Eligibilité au mariage
Le terme « Eligibilité au mariage » décrit la perception de l’éligibilité ou du caractère souhaitable d’une fille sur le marché du mariage. Ce concept peut se rapporter à une variété d’attributs, tels que l’âge ou la nubilité de la fille, sa virginité ou la perception de sa ‘pureté’, la position financière ou sociale de sa famille, ses caractéristiques individuelles, telles que son tempérament ou son apparence physique ou ses compétences dont son degré d’alphabétisation ou sa capacité à accomplir les tâches domestiques.
Dans les milieux où la prévalence du mariage des enfants est élevée, la puberté et le début de la menstruation sont souvent compris comme les indicateurs qu’une fille a atteint un « âge d’éligibilité au mariage ». Quand il s’agit de décrire les hommes et les garçons, cependant, la notion d’éligibilité au mariage n’est pas liée à la maturité physique de la même manière. Un garçon est plutôt considéré comme ayant atteint un âge d’éligibilité au mariage une fois qu’il a terminé sa scolarité et a atteint un certain niveau de stabilité économique. Ces différences basées sur le genre dans les notions d’éligibilité au mariage conduisent au mariage des enfants pour les filles et à de plus grandes différences d’âge entre les époux.
Au-delà de la nubilité comme indicateur de disposition au mariage, le concept d’éligibilité au mariage est hautement subjectif et peut évoquer des caractéristiques spécifiques à la fille ou à la famille. Une fille peut être considérée comme plus éligible au mariage si elle est issue d’une famille ayant un statut socio-économique plus élevé ou si sa famille a une réputation forte dans la communauté.
Dans de nombreux contextes, la sexualité des adolescentes est perçue comme une menace à la réputation et l’honneur de sa famille. L’activité sexuelle avant le mariage est considérée comme réduisant sévèrement les perspectives de mariage d’une fille et comme mettant l’avenir financier de sa famille en danger. Le risque de grossesse, de maladie vénérienne ou de réputation ternie de fille « légère » sous-tendent des craintes que les filles s’engageant dans des relations sexuelles ne puissent pas se marier et risquent de connaître la précarité à l’avenir. Particulièrement dans les milieux où les femmes et les filles sont économiquement fortement dépendantes des hommes, la perspective d’une fille étant incapable de trouver un mari est non seulement vu comme une honte sociale mais également comme une situation économiquement déstabilisante pour elle-même et sa famille. Dans les traditions culturelles et religieuses accordant une grande valeur à la virginité des filles au mariage, même les expériences de violence sexuelle commise envers une fille sont considérées comme portant atteinte à sa réputation et à la perception de son éligibilité au mariage. Pour éviter de telles circonstances, les parents préfèrent que leurs filles soient mariées avant leur initiation sexuelle et considèrent le mariage comme un facteur protecteur contre la violence sexuelle et la honte qui y est associée.
Au niveau individuel, l’éligibilité d’une fille au mariage peut être liée aux caractéristiques estimées positives sur le marché du mariage telles que la beauté physique ou la docilité. Les compétences liées au travail domestique et aux compétences relationnelles telles que la communication et la gestion de conflit sont également souvent évoquées comme indicateurs de l’éligibilité d’une fille au mariage. L’éducation, l’expérience professionnelle, la perception du potentiel de génération de revenus ou les connaissances financières peuvent également être considérées comme des points forts qui augmentent l’éligibilité au mariage d’une fille.
Dans des contextes où la procédure du mariage comporte l’échange de dot ou du prix de la fiancée, les notions d’éligibilité au mariage peuvent être directement liées au montant d’argent qu’une fille peut représenter sur le marché du mariage ou au montant que sa famille est supposée apporter afin de formaliser son mariage.
Les perceptions de l’éligibilité au mariage d’une fille varient significativement selon les contextes et sont liées à la pression sociale de se marier dans une fenêtre souhaitable d’opportunités. Cette page comprend une exploration des différentes composantes d’éligibilité au mariage dans différents contextes, particulièrement les composantes liées à la sexualité des adolescentes et les rôles liés au genre.
Nous serions ravis de connaître votre avis ! Quels facteurs influencent l’éligibilité au mariage d’une fille dans le contexte où vous travaillez ? Ces facteurs influencent-ils l’échéance des mariages des filles ? Abordez-vous les perceptions de l’éligibilité au mariage des filles dans vos programmes ? Si oui, comment ?